Campus pour les réalisateurs à Polenovo

Du 17 octobre au 22 octobre 2015, s’est tenu le campu des étudiants et artistes visuels au Musée de Polenovo. L’objectif de ce campus a été de réaliser une vidéo musicale au travers d’ateliers variés dirigés par Andrei Musin et Alyona Kukushkina.

Les participants se sont retrouvés à l’école VD. Polenov à Strakhovo pour participer à la représentation de la pièce de théâtre d’ombres “Birds” (dirigé par Marina Tolstobrova) et ont ouvert une exposition de photos “Point A” (par Natalia Sitnikova, Marina Tolstobrova et Ivan Smurygin).

Pendant le campus, tous les participants ont dû faire un petit travail vidéo et interpréter eux-mêmes certains rôles.

Suite à ce campus, le travail d’édition à pu commencer avec le contenu produit par les participants.

Commentaires des participants sur leur expérience au campus:

Vladimir Galeev:

Comme nous avions des acteurs non professionnels sur le plateau, il était nécessaire de les orienter avec précision dans les tâches à réaliser. Nous ne devions pas forcément les orienter sur le jeu d’acteur mais davantage réussir à leur transmettre notre vision du projet, ce qui m’a beaucoup enthousiasmé.

À Polenovo, dans un petit périmètre, se trouve une grande diversité de lieux et tous ont plusieurs facettes. Le cadre est vraiment splendide, une beauté pour les yeux! Cela m’a aussi fait comprendre que même dans un lieu restreint il était possible de trouver une infinité de possibilités.

Avec plusieurs caméras à disposition, on pouvait filmer les scènes sous des angles très différents. Nous travaillions en équipe de 3–4 personnes ce qui a rendu le travail bien plus efficace à mon goût. Nous avons réussi à trouver ensemble un équilibre entre liberté et responsabilité.

On a aussi travaillé sur les storyboards, à ce moment là il est évident de comprendre que le cinéma est de la créativité pure, et que nous devons sans cesse penser le cadre et la scène comme une expression artistique.

Marina Tolstobrova:

Qu’ai-je appris sur le campus?

J’ai surtout retenu que les contraintes sont d’incroyables sources de créativité, c’est une chance supplémentaire de rendre une prise de vue unique! Cela demande néanmoins un peu de confiance en soi …

“Le présent, pour se tourner vers l’avenir,  a besoin d’hier.”

C’est après mon séjour à Polenovo que j’ai enfin compris cette expression. Comme surement chacun de nous, il est important de puiser dans son “hier”, lors du processus créatif. Par exemple, le parfum d’une rivière pouvait réveiller un souvenir caché, qui ne s’était jamais éveillé jusqu’à ce moment précis.

Les costumes que nous avons utilisés sont un peu similaires à des habits japonais et nous ont permis de voyager dans le temps et se laisser rêver.

Pendant le tournage nous devions capturer ces instants sensibles, très furtifs, il fallait être prêt à s’emparer de tous ces détails expressifs.

Margarita Suslova:

Pendant le campus, j’ai pu apprendre comment choisir les emplacements des objets et acteurs pendant le tournage en construisant la composition de la scène. Avant je prenais souvent appui dans mes compositions photographiques sur le ciel, mais pendant le campus il a toujours été blanc et il a donc fallu s’en détacher. Nous avons eu l’idée de nous tourner vers l’eau et de l’utiliser pour donner de nouveaux reliefs aux prises de vue!

J’ai aussi compris la grande importance de l’angle photographique, qui peut changer radicalement la construction d’une image et provoquer des émotions très différentes. J’ai aussi pu jouer en tant qu’actrice, une première! Cela a été une grande expérience, et je me suis prise directement au jeu. J’ai aimé jouer en légèreté et fragilité, avec romantisme pour attirer le regard. Je vais rapporter avec moi tous ces enseignements à Moscou.

Sofya Fedorova:

Pour moi, chaque campus est un défi, un défi hautement personnel. Cette fois ci n’a pas été une exception. Le programme était très dense et très engageant dès notre arrivée.

J’ai du aussi parler en public de mes propres blocages dans mon processus artistique, ces blocages sont déjà difficils à s’admettre alors les exprimer à d’autres est un véritable défi. Le plus surprenant a été de me sentir calme tout long du programme, malgré la complexité et l’intensité des activités. Mon anxiété s’est rapidement endormie pour laisser place à de nouvelles expressions.

Tous les éléments du quotidien ici à Polenovo, sont des oeuvres d’art en soi: l’école du village qui a été fondée par le peintre, sa maison, les ateliers d’artistes, les expositions des décors de théâtre….Le fondateur de ce lieu magique contribue encore à notre cheminement créatif. J’ai eu la chance d’être à Polenovo cet été sur un tournage, à l’automne tout le paysage s’était transformé offrant une toute autre perspective. La beauté était renouvelée et la nature transformée.
Un autre détail que j’ai pu percevoir tout au long de ce travail est la dévouement et l’attention que la famille Polenov apporte à la protection de leur patrimoine et de leur héritage. Dans ma famille, nous sommes attachés à des valeurs similaires, cela a donc résonné en moi d’autant plus fortement.

Les tournages qui se sont déroulés ici mon appris deux choses fondamentales; de ne pas avoir peur et de faire! Pour ce faire, j’ai commencé à me familiariser avec la caméra, sans forcément réfléchir au sujet que je voulais capter, et je me lançais, je filmais, filmais! Avant je me trouvais constamment des excuses et je trouvais toujours les autres bien meilleurs que moi.

Autre fait remarquable, la diversité des interprétations et visions sur notre projet à Polenovo! Autant d’individus que de perspectives créatives. Chacun tentait, essayait de se dépasser et de saisir cette opportunité!

Polina Panfilova:

Le travail de création est comme un compteur  à rebours, renforçant l’individualité et le caractère de chacun des participants. Organisées par Alena Kukushkina et Andrey Musin, les formations créatives ont abordé des sujets tels que le rêve, la compréhension personnelle de la lumière et des ténèbres et ont contribué à formuler un scénario et travailler sur ses personnages.

Le jeu artistique avec la lumière et sa réincarnation en différentes perspectives ont été une véritable découverte pour moi cet automne. Je suis très heureuse d’avoir gagné cette compréhension lors du campus de création cinématographique. Je l’ai considéré comme une véritable plateforme créative, profondément humaine, où tous les réalisateurs, opérateurs et acteurs viennent s’unir en seul corps. Je suis dorénavant certaine que le rêve de tout artiste est réalisable, il faut trouver les moyens d’exécution et se plonger dans un univers créatif basé sur la coopération.